Si vous faites un rapide tour d’horizon dans votre entourage, vous allez très vite constater que l’enseignant est déterminant quant à la capacité des élèves à adopter un sujet.
Qui n’a pas eu l’expérience d’un professeur d’histoire ou de français dont le cours était tellement intéressant, tellement construit et imagé, ponctué d’un discours vivant et animé, d’anecdotes distillées au moment juste, véhiculé par un verbe enthousiaste, que le sujet en lui-même est devenu passionnant, porté par l’élan communiquant de l’enseignant.
A contrario, il n’est pas très difficile de ramener à la mémoire des cours ennuyeux, laborieux, qui ne suscitent comme premier et dernier objectif que le tintement de la cloche sonnant la fin du supplice. Et dans la quasi-totalité des cas, c’est la matière qui est identifiée de façon erronée comme étant ennuyeuse, sans intérêt, rébarbative, incompréhensible.
Immanquablement, un mauvais prof, en réalité un mauvais pédagogue, une personne qui n’est ni préparée ni passionnée par l’acte d’enseignement, la transmission des connaissances et des pratiques, ne pourra conduire des générations entières qu’à l’échec.
A grande échelle dans une société, ceci revêt un caractère dramatique qu’il ne faut jamais négliger car les conséquences sociétales de long terme sont dévastatrices. Elles ont des conséquences directes sur l’employabilité des personnes, sur leur capacité à intégrer de nouveaux sujets, de nouveaux domaines de connaissance, donc sur leur évolution et leur aptitude à progresser. C’est certainement un des facteurs clé de la dégradation d’une certaine qualité de vie et du moral des individus car ils ne peuvent plus entrevoir un futur meilleur.
Dans ce cas, ce sont souvent les allégations et les propositions les plus simplistes qui recueillent l’adhésion, dans une ultime tentative pour parvenir à une solution meilleure sans jamais avoir véritablement identifié la source du problème.
Cela s’applique-t-il à l’e-learning ?
On peut répondre avec une absolue certitude par l’affirmative. Oui, un e-learning conçu sans la flamme de l’enseignant passionné, intéressé par la transmission de son savoir mènera droit à l’échec car il va produire un e-learning peu intéressant, mal structuré ou totalement hors de portée de l’apprenant.
Ces propos sont peut-être difficiles à accepter mais ils conditionnent tellement la réussite d’un projet qu’il est impossible de les ignorer ou de les considérer comme accessoires.
Certains penseront alors qu’ils n’ont pas les capacités innées propres à un bon enseignant. Que faire dans ce cas ? Tout abandonner, renoncer à se lancer dans la réalisation d’e-learning ?
Heureusement non ! Hors les cas véritablement réfractaires à l’enseignement qui ne représentent qu’une infime minorité des individus, on peut devenir un très bon enseignant en adoptant certains principes, des méthodes de travail adaptées et des changements de perspectives. Rien n’est jamais figé. On peut faire bouger les choses et avec un peu d’entraînement, on peut obtenir de très bons résultats.