La première chose à faire quand on aborde un thème ou un sujet est d’en avoir une définition claire… enfin la plus claire possible. C’est un élément capital car c’est le socle à partir duquel il sera possible de construire une pensée relativement précise à ce sujet et de bien percevoir l’articulation de toutes ses composantes.
Dans un univers où les techniques et les technologies évoluent rapidement ce n’est pas toujours chose aisée. Pour ce qui nous concerne, le domaine de l’e-learning n’a pas un historique très développé étant donnée sa relative jeunesse. Il n’a pu apparaître qu’avec l’avènement de l’Internet, sa diffusion à grande échelle dans les entreprises et les foyers, et des performances techniques des dernières générations du web.
Nous nous attacherons à présenter une définition pratique de ce que l’on désigne par le terme « e-learning ». Mais avant cela, donnons quelques éléments de contexte.
Dans les années 70 et 80, le développement du réseau internet a eu une conséquence fondamentale. Il a fait disparaître les distances.
Si une communication idéale était la transmission parfaite et instantanée d’un concept d’un point à un autre, elle a toujours été handicapée par la distance à franchir entre le point d’émission et le point de réception. Depuis la nuit des temps, de nombreux moyens ont été mis en œuvre pour pallier cet inconvénient depuis les coureurs de marathon de la Grèce antique, jusqu’au téléphone mobile en passant par le sémaphore et le Pony Express.
Dans le domaine de l’enseignement, les professeurs, les tuteurs, les précepteurs, les maîtres ont toujours eu cette nécessité de la proximité physique. Les uns ou les autres selon les époques et les conditions se déplaçaient pour venir à la rencontre de leur interlocuteur. En des temps reculés, cela prenait beaucoup de temps et des moyens très importants et était réservé à une « élite », une infime partie de la population. En conséquence les données liées à la connaissance avaient un potentiel de diffusion particulièrement restreint.
Si les systèmes éducatifs plus récents des 19ème et 20ème siècles ont permis une diffusion beaucoup plus large de la connaissance, au moins dans ses aspects les plus élémentaires, il n’en restait pas moins vrai que la présence physique de chacun en un même lieu était un préalable invariable.
L’Internet a tout changé car il garantit non seulement fidélité et instantanéité mais aussi une diffusion illimitée de l’information dans le cadre des structures de communication électroniques disponibles.
Et si l’obstacle de la distance n’existe plus, nous pouvons en conclure pour notre raisonnement, que l’enseignant d’une part et l’élève d’autre part, peuvent être ensemble à un instant donné quelle que soit la localisation géographique terrestre de chacun d’eux.
Maintenant affranchi de l’obligation de présence physique pour transmettre l’information, on peut franchir une étape supplémentaire en enregistrant le contenu à communiquer afin de désynchroniser l’action du point d’émission (enseignant) et celle du point réception (élève, étudiant, apprenant).
Ainsi, nous pouvons enregistrer le contenu, l’information, afin de le restituer à un moment ultérieur. Les capacités de stockage électronique en constante progression à des coûts de plus en plus faibles rendent cette opération très aisée.
Pour résumer rapidement :
- pas de présence physique nécessaire pour les protagonistes,
- un contenu enregistré et disponible en tous lieux à tout moment,
- des moyens très performants pour faire circuler le contenu sans limitation autre que la disponibilité de l’équipement.
Vous êtes en présence des conditions minimum nécessaires à une diffusion de masse de la connaissance disponible, d’un point de vue organisationnel.
Il s’ensuit un développement assez naturel de produits logiciels permettant d’organiser cette connaissance disponible sous une multitude de formes en traitant les textes, les images, les animations, les structures, les voix, les sons, et tout ce qui peut aider à transmettre l’information. On peut regrouper ces produits sous le terme de « produits auteurs », ceux qui vont permettre de construire et de publier des contenus pédagogiques.
Et puisqu’il faudra également mettre à la disposition des élèves, étudiants et autres apprenants ces contenus, vont également apparaître un très grand nombre de produits logiciel destinés à la gestion de ces contenus. C’est ce qui est regroupé sous le terme de « LMS » (Learning Management Systems), platesformes permettant de distribuer via un réseau informatique, les briques qui vont constituer un pan entier de connaissance. En outre, ces LMS sont dotés de divers systèmes de contrôle permettant de savoir ce qui a été fait réellement par un apprenant et d’effectuer des tests de niveau ou d’acquisition.